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Trente-six chandelles, Marie-Sabine Roger

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36Présentation de l’éditeur :

 

Allongé dans son lit en costume de deuil, ce 15 février, à l’heure de son anniversaire, Mortimer Décime attend sagement la mort car, depuis son arrière-grand-père, tous les hommes de sa famille sont décédés à onze heures du matin, le jour de leurs 36 ans.

La poisse serait-elle héréditaire, comme les oreilles décollées ? Y a-t-il un gène de la scoumoune ? Un chromosome du manque de pot ?

Que faire de sa vie, quand le chemin semble tout tracé à cause d’une malédiction familiale ? Entre la saga tragique et hilarante des Décime, quelques personnages singuliers et attendrissants, une crêperie ambulante et une fille qui pleure sur un banc, on suit un Mortimer finalement résigné au pire.

Mais qui sait si le Destin et l’Amour, qui n’en sont pas à une blague près, en ont réellement terminé avec lui ? Dans son nouveau roman, Marie-Sabine Roger fait preuve, comme toujours, de fantaisie et d’humour, et nous donne une belle leçon d’humanité.

 

 

L’on sait que faire des plans précis est un bon moyen, sinon le meilleur, pour que les choses se passent tout à fait autrement. Mortimer en fait l’expérience dès le début du roman. Lui qui s’était empêché de vivre au prétexte que la mort allait arriver tente alors de s’y mettre, avec 36 ans de retard.

Et il sait par où commencer : car peu de temps auparavant, sa route a croisé celle de Jasmine, une jeune femme qui a les yeux dans le futur. Et dans ses bras, Mortimer s’est découvert pour la première fois de son existence des envies d’éternité.

 

La prose de Marie-Sabine Roger regorge d’images et d’humour. Elle « écrit comme un mec », dit Jean Becker qui a adapté plusieurs de ses romans. Et elle écrit presque comme on parle, jouant de cette gouaille à laquelle elle nous a habitués avec ses précédents romans (dont Bon rétablissement, prix des lecteurs de L’Express 2012 – j’en étais, la preuve en vidéo). Qui peut lasser si l’on n’adhère pas.

Qui fonctionne bien ici et permet de rendre léger un roman que les thèmes auraient aisément fait verser dans le pathos sans cela.

 

On referme l’ouvrage après avoir bien ri, des bons mots, des situations cocasses, de la compagnie des personnages fort attachants qui entourent le héros. Et en réfléchissant à ce qu’on ferait si on devait mourir demain, ou à 36 ans.

 

Marie-Sabine Roger nous démontre joliment qu’il n’est jamais trop tard pour commencer à vivre.

En réalité, il n’est jamais trop tôt non plus.

 

 

La brune au Rouergue, août 2014, 277 pages, 20 €

 

Un roman lu dans le cadre de la 5ème édition des Matchs de la rentrée littéraire PriceMinister-Rakuten

 

A LIRE AUSSI SUR SOPHIELIT :

Bon rétablissement

La sélection du prix des lecteurs de L’Express 2012

Toute la rentrée littéraire 2014

A VOIR AILLEURS :

La remise du prix à Marie-Sabine Roger en vidéo

 

Phrases chocs :

 

« Décéder fait partie de ces moments intimes qui supportent assez mal les témoins importuns. » (page 11)

 

« Lorsqu’on vit dans le désert, on finit par aimer le premier cactus qui pousse. » (page 43)

 

« Est-ce que l’adversité est dans l’hérédité comme les oreilles décollées ? » (page 46)

 

« Par chance, il y eut la guerre. » (page 81)

 

« Rien n’est plus horripilant que les gens qui vont bien. » (page 178)

 

« Les secrets de famille sont de noires araignées qui tissent autour de nous une toile collante. Plus le temps passe, plus on est ligoté, bâillonné, serré dans une gangue. » (page 182)

 

« Tourner la page ne sert pas à grand-chose quand c’est le livre entier qu’on voudrait changer. » (page 202)

 

« Je suis paralysé par cette perspective : je suis toujours vivant mais, pour la première fois de ma vie, je ne sais pas pour combien de temps. » (page 221)

 

« Si les liens du cœur prenaient racine au fond des estomacs, on appellerait « maman » toutes les dames de cantine. » (page 230)


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